Raid Hannibal, règne animal

J'ai sauté quelques rendez-vous hebdomadaires récemment, mea culpa. Il fallait prendre le temps de reconstituer patiemment mon herbier, histoire de vous proposer de nouvelles essences pour les sens. Cette fois-ci, on prend les baskets pour une épopée sportive un brin anachronique, le Raid Hannibal. Un récit en deux parties. Time to play.

Sous la tente
7 min ⋅ 22/05/2024

On s’était donné rendez-vous quatre mois plus tôt avec Sophie pour le Raid Hannibal. Quatre jours de traversée des Alpes depuis le lac de Serre-Ponçon jusqu’à Grenoble dans un raid multisports avec un peu de plein de choses, du trail, du vélo, du kayak, du rafting. Une parabole de la vie et de l’effort sur les supposées traces d’Hannibal lors de sa traversée de l’Europe. Amusant comme le monde du sport aime à ritualiser ses agitations, à draper ses évènements d’une prétendue marque historique.. Marathon, Raid Hannibal, Templiers, et j’en passe. Comme si cette filiation pouvait apporter un sens à une discipline qui dans le fond n’en a aucun, comme s’il était impossible d’assumer à la face du monde cette vérité simple : “le sport est un plaisir égoïste mais sincère, un ensauvagement relatif, une tentative de résistance pacifiste, passive, et pas toujours indolore, à l’inexorable sédentarisation du monde”.

J’abordais le Raid avec une relative appréhension qui ne m’est pas coutumière. C’est que, ces derniers mois, j’avais bien trop souvent laissé au placard cette vieille ossature charpentée dont les artères ont commencé à s’encrasser, trop occupé que j’étais à balader mes fesses et mes pensées entre les musées et les bibliothèques parisiens, sempiternelle errance de l’âme vagabonde meublant les incertitudes de ses choix de décors variés pour en colorer les contours.

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Sous la tente

Par Louis Cassagnes

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