Sous la tente

Chaque semaine, ou presque, je vous propose de nous retrouver le temps d'une nuit sous la tente, point de départ et prétexte à une évasion, à un retour à la nature sous toutes ses formes.

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Par Louis Cassagnes
2 avr. · 5 mn à lire
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Une génèse au goût d'amer, de beaufort et d'embruns

Cette semaine, je vous emmène sur l'Ile d'Yeu. Terre autrefois de grands marins, promontoire sur l'océan, dont le passage du vent, des marées et des ondées a dessiné la géographie, belle et austère, achoppement de falaises et de criques. Une vraie terre celtique, atlantique.

Le projet “Sous La Tente” est sorti de terre il y a un mois, alors que je séjournai en Vendée à l’Ile d’Yeu en Février. Je tentai par là de lancer ma carrière d’écrivain, j’avais vu des films et lu des livres qui disaient que ça marchait comme ça, se trouver une maison de campagne en hiver, battue par les vents, bouffée par les mites, sortir marcher quand il pleut, couper du bois, faire des feux, regarder les flammes danser, boire seul le soir, et alors la pensée viendrait, l’idée jaillirait, un peu comme les startups de nos amis de LinkedIn.

Après une semaine à m’enfumer d‘une cheminée au ramonage douteux, ayant péniblement rédigé 5 lignes sur la beauté des marées que même météo agricole me refusa, je commençai à douter de ma destinée. Il me fallait la forcer. J’avais récemment entendu parler de la “tentative d’épuisement d’un lieu parisien” de Perec, je trouvai l’idée magnifique et voulus en faire de même : partir passer 24h sur un cap balayé par les vents pour retranscrire la vie de ce bout de terre, ses sons, ses odeurs, ses couleurs. Regarder les vagues danser, les mouettes ricaner, les roches se noyer. J’avais consulté les oracles, le ciel clément m’offrait une fenêtre météo, une lucarne. De cette lucarne je prévoyais de faire balcon sur la Vendée.

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