Chaque semaine, ou presque, je vous propose de nous retrouver le temps d'une nuit sous la tente, point de départ et prétexte à une évasion, à un retour à la nature sous toutes ses formes.
Mon copain Tom, jamais avare de bons conseils, m'avait placé ce petit point sur la carte. Là, à mi-chemin entre Grenoble et Chambéry, surgit, entre deux contremarches de calcaire menant à la Chartreuse, une languette de verdure, un giron nommé Saint-Hilaire du Touvet. "Saint Hill' Air" : la colline aux vents sacrés.
J’avais commencé à m’initier au parapente deux ans auparavant, à l’occasion d’un bout de vacances au Maroc. Un premier flirt qui se voulait la légèreté des amourettes d’été, mais avait tout de même semé quelques promesses d’avenir. Rentré en France, j’avais sauté le pas, sorti la Grand Voile, acheté plutôt, mais celle-ci, loin de prendre la mer, avait pris la poussière, de sorte que, deux ans après, je la regardais avec envie et regret, avec cette pointe de mélancolie que l’on ressent face aux relations dont on pressent la beauté mais dont on ne parvient à forcer la destinée. Et puis, un peu par hasard, sur l’autoroute de ces fins de vacances, j’avais décidé de l’emmener prendre l’air, pour enfin la voir se déplier, la laisser chatoyer, murmurer. Il était temps de faire avancer ce projet qui n’avait que trop tardé.